La Diagonale du Fou

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

samedi 24 avril 2010

JEU DE GUERRE (2)

La conception du jeu d'échecs l'associe naturellement à la guerre : "Echec et mat" dérive du persan "Shah mat" et signifie textuellement "le Roi est mort"; la finalité du jeu est de défaire le camp adverse en neutralisant son chef.

C'est pourquoi le jeu servira plus ou moins directement d'instructeur : durant une campagne, un général chinois, Hang-Sing, dont l'armée est immobilisée, le répand parmi ses soldats pour entretenir leur combativité (174 av. J.C.) ; Ash Shafi le considère comme un "exercice mental utile à la stratégie militaire" (VIIIème siècle) ; et Tamerlan, en y jouant, prépare de nouvelles conquêtes (XIVème siècle).

 

Lire la suite

JEU DE GUERRE (1)

L'entame d'une partie d'échecs prépare toujours un affrontement : " Il y eut encore cinq ou six coups d'ouverture ; les deux joueurs s'exploraient comme deux armées qui sont sur le point de s'attaquer, comme deux boxeurs qui se toisent avant le combat." (Arrigo Boito : Le Fou noir). Aujourd'hui que les échecs sont considérés comme un sport -en 2000 la FFE a reçu l'agrément du ministère de la jeunesse et des sports-, on aura tendance à voir dans l'échiquier un ring. Mais, pendant longtemps, il figura un champ de bataille.

Parmi les légendes sur l'origine du jeu, deux ont trait à la guerre :

- La première est un récit anonyme en langue Pehlvi (VIIème siècle). Il raconte comment un roi perse reçut d'un prince indien un jeu inconnu, étrange, et comment au bout de trois jours de réflexion, un sage de son entourage en perça le mystère.

 

Lire la suite

dimanche 18 avril 2010

LES ECHECS ET LE TEMPS

Le jeu d'échecs confronte à l'espace (c'est petit un échiquier!) ; il confronte aussi au temps.

L'idée de limiter la durée des parties remonte au Moyen Age. A cette époque, il n'était pas rare de jouer aux dés en jouant aux échecs : un rapide lancer de dés décidait de la pièce à jouer, il dispensait de réfléchir et ainsi abrégeait la partie. Mais, sans la réflexion, le jeu était dénaturé. Finalement on abandonnera les dés et on renoncera à écourter les parties.

Lire la suite

mercredi 14 avril 2010

SILENCE, ON JOUE

Le respect de l'adversaire et la concentration réclament de jouer aux échecs silencieusement ; même si, dit-on, le grand Steinitz jouait en fredonnant du Wagner !   

S'ils se taisent, les joueurs ne sont pas pour autant impassibles et muets. Leur expression est physionomique et gestuelle ; c'est la figure et les membres qui parlent : "Plus il regardait le jeu, plus son regard devenait tendu, et l'attention, comme l'eau sur un buvard, occupait de plus en plus ses traits. Sans quitter l'échiquier des yeux, il fronçait le front, se grattait la nuque, tantôt saisissait son nez, tantôt avançait le menton, levait des sourcils étonnés en se mordant la lèvre, se renfrognait. Son visage changeait, changeait, flottait, flottait quelque part ; enfin il s'apaisa, mit un point à ses efforts et sourit d'un sourire de malicieuse approbation." (M.Aguéev : Roman avec cocaïne).

Lire la suite

lundi 5 avril 2010

LE JEU A L'AVEUGLE (1)

Le jeu d'échecs n'est pas un jeu simple, mais d'aucuns se plaisent à en accroître la complexité en jouant "à l'aveugle",  c'est-à-dire sans regarder l'échiquier ; et, pour ajouter à la difficulté, en s'opposant à plusieurs adversaires en même temps.

Dans cette pratique du jeu, des maîtres ont rivalisé de prouesses.

Philidor est le premier à s'y être illustré : en 1783, à Londres, il disputa et gagna 3 parties simultanées, les yeux bandés.

Puis vint l'extraordinaire Morphy qui, en 1858, à Paris, défia de forts joueurs dans 8 parties simultanées en tournant le dos à l'échiquier. La rencontre,  au célèbre Café de la Régence, dura plus de 10 heures -on imagine la tension nerveuse ! - et se termina à l'avantage de l'américain : 6 victoires, 2 nulles.

Lire la suite

dimanche 4 avril 2010

UN MAUVAIS PERDANT REDOUTABLE

On risquait sa vie à vaincre aux échecs Guillaume le Conquérant !
Un jour, en lui brisant l'échiquier sur le crâne, il tua son adversaire qui l'avait mis mat.    

Lire la suite