Alexandre-Louis-Honoré Lebreton-Deschapelles, est né le 7 mars 1780 à Ville-d'Avray (France), dans une demeure située rue de Versailles face à l’église actuelle. Il est tout à la fois soldat de la Révolution et de l'Empire, deuxième Maître d'échecs français, et durant une période meilleur joueur du monde (Après Philidor, il règne seul sur les échecs entre 1815 et 1821).

Fils d'un officier de la maison du Roi, il étudie d'abord l'art de guerre. L'un de ses frères est fusillé en l'an II, pour être  passé aux Chouans, désertant du 11ème bataillon de Seine-et-Oise. Soldat de l'An II, il est nommé à la fermeture de l'Ecole de Brienne, adjoint aux commissaires des guerres. lI perd la main droite sous le sabre d'un dragon autrichien durant la bataille d'Ettlingen.

Après la chute de Napoléon en 1815, il se tourne vers divers jeux, dont les échecs qu'il dit avoir appris en seulement quatre jours !

Bientôt Alexandre Lebreton Deschapelles devient l'un des joueurs les plus forts du Café de la Régence. Personnage de haute taille, à l'allure hautaine et sûr de sa force, il n'accepte de jouer qu'en rendant l'avantage d'au moins un pion à ses adversaires.Il joue souvent contre des adversaires moins forts que lui, donc avec un fort handicap ; ses triomphes ne sont pas modestes. Et s'il perd, il augmente l'avantage et l'enjeu, mais ses adversaires ne s'y risquent pas toujours.

Peu enclin aux analyses théoriques, il déclare tout bonnement que "l'étude des ouvertures est une perte de temps". Il réfléchit très longuement avant d'avancer sa première pièce, et acquiert une renommée de "joueur de café". Il ne lit jamais de livres d'échecs et, contrairement à Philidor, n'en a jamais rédigé non plus.

Dès la Restauration Alexandre Lebreton Deschapelles perd de sa superbe au Café de la Régence quand il commence à perdre régulièrement face au jeune Louis-Charles Mahé de La Bourdonnais (fiche à venir).

Sous la Monarchie de Juillet, Alexandre Lebreton Deschapelles combat le gouvernement. Respectivement beau-frère et oncle par alliance des écuyers O'Héguerty (de la cour de Charles X en exil), il lance une insurrection républicaine pour avantager, après une période de désordres, la branche aînée des Bourbons.

En 1842, il gagne un match contre Pierre de Saint-Amant par +3-2=0 (fiche à venir).

Il arrête les échecs pour se consacrer avec un succès égal au Whist et à la culture des fruits et des légumes. Il donne des dîners remarquables, évoqués jusque dans la "Revue rétrospective" de Jules Antoine Taschereau (1801-1874), en 1848.

Alexandre Lebreton Deschapelles décède le 27 octobre 1847 ; inhumé dans un premier temps le 29 octobre dans la fosse commune du Cimetière de l'Est de Paris, il est transféré dans la concession perpétuelle de Mademoiselle Marie-Anne Caroline Lefebvre, qui  l'y rejoint en 1888.

La concession abandonnée a fait l'objet d'une reprise par arrêté préfectoral du 12 janvier 1967 ; les dépouilles ont été placées à l'ossuaire dudit cimetière (voir ci-dessous lettre de la Préfecture de Paris le précisant).